Al-Monitor a appris que les législateurs européens et américains ont fait circuler une lettre commune sans précédent, avertissant ainsi leurs chefs d’Etat respectifs qu'une mauvaise affaire avec l'Iran résultera "à coup sûr" en plus de sanctions.
Le représentant républicain du Colorado, Doug Lamborn, et le représentant républicain du Texas, Randy Weber, ont commencé à distribuer la lettre le 17 Mars, aux membres des commissions des services armées et des affaires étrangères. Ils signalèrent que la lettre a déjà été signé par quatre parlementaires des nations de l’E3/UE+3 (la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne) qui sont impliquées dans les pourparlers multipartites sur le programme nucléaire de l'Iran.
«Nous croyons qu'un Iran nucléaire est une menace imminente non seulement aux États-Unis, mais aussi en Europe, au Moyen-Orient et dans le monde entier, » les deux législateurs américains écrivent dans un message qu’ils invitent leurs collègues à signer. « Dans cet esprit, nous travaillons en partenariat avec des membres de divers parlements européens afin de faire parvenir nos préoccupations au Président Obama et aux chefs des Etats européens impliqués dans les négociations (la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne), et afin d’exprimer notre crainte d'une mauvaise affaire ».
Cette lettre a été publiée immédiatement après une lettre ouverte adressée aux dirigeants de l'Iran et rédigée par 47 sénateurs républicains avertissant [les dirigeants Iraniens] que le Congrès ou le futur président pourrait annuler tout accord. Apparemment informé par la réaction contre cette lettre ouverte, ce nouvel effort est clairement destiné à renforcer, et non saper, les négociateurs actuellement réunis en Suisse.
« Ayant à l’esprit l’histoire de l’Iran, nous restons sceptiques quant à la sincérité et l'engagement du régime iranien à parvenir à un accord. Le régime a violé le droit international avec une tentative déguisée de développer des armes nucléaires. Nous craignons que le régime tente d’exploiter tout autre retard ou lacunes dans le contexte d’une mauvaise affaire pour poursuivre ces efforts en secret, » la lettre précise. « En outre, l'extension continue des délais affaibli le consensus international sur la nécessité d'empêcher [l’émergence] d’un Iran nucléaire. Compte tenu de la réticence à augmenter la pression sur l'Iran et de rester ferme face au régime Iranien, entreprises et pays se ruent à Téhéran pour reprendre les activités ».
« Nous ne voulons pas entraver les négociations, » la lettre continue. « Cependant, nous croyons que l'Iran doit comprendre que tout manquement à négocier un accord acceptable — un accord qui empêche l’émergence d’un Iran nucléaire — se traduira sans faillir à des sanctions plus sévères que jamais ».
La lettre a déjà été signée par David Burrowes du Royaume-Uni, Meyer Habib de la France, et Roderich Kiesewetter et Johann Wadephul de l'Allemagne, selon Lamborn et Weber. Ces deux derniers œuvrent pour rassembler plus de signatures jusqu'au 23 Mars et visent à envoyer la lettre le 24 Mars, le délai des négociations nucléaires.
Burrowes est membre du groupe d’amitié avec Israël au sein du Parti conservateur du Premier Ministre Britannique David Cameron. Habib, qui est juif et détient la double nationalité française et israélienne, représente les citoyens français vivant à l'étranger autour de la Méditerranée, y compris en Israël. Kiesewetter et Wadephul sont tous deux membres de l'Union chrétienne-démocrate de la chancelière Angela Merkel.