PARIS — Cherchant à jouer un rôle plus important dans les efforts visant à parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et à prévenir une escalade régionale, le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, s'est rendu lundi en Israël pour une série de réunions avec les dirigeants du pays. Lecornu est arrivé à Tel Aviv au moment même où les ministres européens des Affaires étrangères réunis pour un sommet à Bruxelles appelaient le gouvernement israélien à accepter la solution à deux États.
Lecornu avait effectué une première visite de solidarité en Israël à la mi-novembre après l'attaque du Hamas le 7 octobre. Avant cela, la dernière visite de ce type avait eu lieu en 2000.
Lorsque le président français Emmanuel Macron a pris ses fonctions en 2017, il a gardé ses distances avec le conflit israélo-palestinien. Selon une source diplomatique ayant travaillé sous les quatre derniers présidents (Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron), il a évité d'être associé à l'échec de la Conférence pour la paix de Paris en 2016 organisée par l'ancien président François Hollande. Contrairement à d’autres présidents français, qui entretenaient des liens plus étroits avec Israël et le peuple juif, Macron a investi des efforts diplomatiques considérables pour aider le Liban, notamment après l’explosion du port de Beyrouth en 2020, et pour renforcer les relations de la France avec le Qatar, l’Égypte et l’Arabie saoudite.
L’attentat du 7 octobre a tout changé, avec 41 Français tués ce jour-là dans le sud d’Israël et plusieurs kidnappés. Actuellement, parmi les 136 otages estimés détenus à Gaza, il y a trois Franco-Israéliens. Macron devait s’engager personnellement dans les efforts visant à libérer les otages. Il a également pris l'initiative en Europe d'apporter une aide humanitaire à la bande de Gaza, en convoquant une conférence internationale début novembre à Paris. Depuis lors, Macron a été à la tête des appels européens en faveur d’une pause humanitaire qui conduirait à un cessez-le-feu total et à la fin des combats.
