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Maroc. Le règne de l’absurde politique

Au Maroc, le Parti de l'Istiqlal a quitté le gouvernement suite à un différend avec le Parti Justice et Développement.
Morocco's King Mohammed (R) prepares to address the nation in Rabat June 17, 2011. Morocco's King Mohammed promised a new democratic constitution on Friday that would devolve some of his powers to parliament and the government, adding Moroccans would be able to vote for the changes in a July 1 referendum.  REUTERS/Maghreb Arab Press/Handout (MOROCCO - Tags: POLITICS ROYALS) FOR EDITORIAL USE ONLY. NOT FOR SALE FOR MARKETING OR ADVERTISING CAMPAIGNS. THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. IT IS DISTR
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La classe politique marocaine a-t-elle bien saisi le message, l’ultime ? Alors que le pays traverse une crise gouvernementale inédite après la décision de l’Istiqlal (deuxième force politique au Parlement) de se retirer du gouvernement, le roi a semble-t-il choisi de continuer à regarder ailleurs. Rentré d’un long séjour privé en France où il se trouvait depuis le 10 mai, sa première activité publique a été d’assister, le 15 juin, aux cérémonies de la fin de l’année scolaire au collège royal où sont scolarisés ses enfants : le Prince héritier Moulay Al Hassan et sa benjamine, Lalla Khadija. Et le gouvernement alors qui comptait sur une intervention royale pour mettre fin aux différends surgis entre le Parti de l’Istiqlal et le Parti Justice et Développement (PJD, islamiste) qui dirige d’Exécutif ? Mohammed VI n’avait-il pas demandé à l’Istiqlal de laisser ses ministres s’acquitter de leurs missions jusqu’à son retour de Betz, dans la banlieue parisienne ?

« Le Palais semble vouloir prendre du recul par rapport aux problèmes qui agitent le gouvernement et vouloir signifier aux protagonistes de la vie politique d’assumer leurs responsabilités », répond un député de la majorité. Mais d’autres observateurs préfèrent revenir aux origines de cette crise qui aurait pu être dépassée sans trop de vagues. « Ce qui se passe actuellement est la preuve que notre classe politique est incapable de suivre les avancées apportées par la Constitution du 1er juillet 2011. Dès le début, l’Istiqlal n’avait pas à impliquer le roi dans ses problèmes avec le PJD », explique Hassan Tarik, député socialiste et professeur de Sciences politiques. Pour rappel, en prenant sa décision, le 11 mai, de se retirer de la coalition gouvernementale menée par Abdelilah Benkirane, l’Istiqlal avait fait recours à l’article 42 de la Constitution relatif à l’arbitrage royal. Or, selon les analystes, il fallait faire jouer les autres articles de la Constitution qui portent sur la dissolution du Parlement, la provocation d’élections anticipées, voire un simple remaniement à la demande du chef du gouvernement. « Ce qui se passe est le summum de l’absurde. Des élections anticipées seraient coûteuses politiquement et financièrement. En plus, aucun parti n’est capable, dans la configuration actuelle, d’avoir la majorité », enchaîne Younès Dafkir, analyste politique auprès de plusieurs médias marocains et internationaux. A son tour, Younès Dafkir écarte la responsabilité du seul PJD et accuse toute la classe politique de pousser vers une crise dont le Maroc n’a nullement besoin.

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