Héritière de l’armée de libération nationale, bras armé de la lutte pour l’indépendance, l’armée algérienne est au cœur du système politique algérien depuis 1962. Aujourd’hui, cet arrangement a atteint ses limites. Le soulèvement populaire du 22 février a renvoyé l’armée à sa contradiction originelle de juge et partie au pouvoir.
Dès 1962, l’armée tranche en faveur d’Ahmed Ben Bella comme président du Conseil (il sera élu premier président de la république l’année suivante). Trois ans plus, son chef, le colonel Houari Boumedienne, assume directement le pouvoir à la suite du coup d’Etat du 19 juin 1965. Depuis, directement ou indirectement, l’armée fait et défait les gouvernements et pèse de manière considérable sur la vie politique du pays.